COMMENT CHOISIR SON HARNAIS ?
Le harnais est un incontournable de nos balades. À condition d’être bien choisi, il s’avère plus confortable pour le chien ainsi que pour son maître. Mais il en existe de toutes tailles, formes, couleurs et matières… Comment choisir un harnais adapté à la morphologie de son chien ? Qu’en est-il de ses avantages par rapport au collier ? Quels sont les points fondamentaux à respecter ? Selon un grand nombre de vétérinaires et ostéopathes canins, trop de gens rendent inconsciemment la vie dure à leur toutou en achetant « le produit à la mode ». Dans l’écriture de cet article, nous nous aidons de Charlotte Coupé, Ostéopathe Animalier sur Paris afin de vous éclairer en toute transparence sur le sujet.
Plutôt collier ou harnais ?
Question extrêmement pertinente ! Nous retrouvons du positif et du négatif dans les deux options :
Si votre chien ne tire pas durant les promenades, le collier est totalement sans danger pour lui et vous pouvez donc choisir cette solution sans vous inquiéter.
Mais le problème du collier est qu'il est très souvent mal utilisé. Il fût jadis un outil d'éducation canine qui jouait sur la douleur créée. Si votre chien a tendance à être excité et à beaucoup tirer sur sa laisse durant les promenades, le port d’un collier peut appliquer une pression parfois dangereuse, sur sa trachée. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir un chien éprouver des difficultés à respirer ou à tousser après avoir forcé pour renifler quelque chose au sol ou faire la fête à un congénère. Certes, le collier apporte moins de points d’appuis qu’un harnais ; il a justement l’inconvénient de pouvoir blesser votre animal, et des dégâts importants peuvent être causés sur ses cervicales et sa trachée. C’est à ce moment-là que le harnais prend tout son sens.
Les avantages du harnais sont nombreux. Il permet de rendre la promenade plus agréable et assure un meilleur confort pour votre chien en laisse, en induisant moins de contraintes à ce dernier. Il permet également de lui éviter de se blesser lorsqu’il tire trop violemment sur sa laisse. De plus, quand vous le retenez, il se retrouve mieux bloqué puisque la résistance se fait sur tout le corps.
Enfin, il vous permet d’avoir plus de contrôle sur la promenade de votre chien, ou plutôt sur la direction à emprunter. En effet, il est plus simple de rediriger votre animal à l’aide d’un harnais que d’un collier : le maintien étant réparti sur tout son corps, ces changements de direction s’avèrent plus simples pour lui et restent naturels.
Mais attention ! Le choix du bon harnais est PRIMORDIAL sans quoi il pourrait blesser votre animal et n’aurait donc pas l’effet bénéfique recherché.
Les fondamentaux à prendre en compte
Il est essentiel de ne pas prendre le premier modèle venu, car il en va de la santé et du confort de votre animal. Un harnais adapté, c’est un dispositif qui respecte la morphologie de son chien et qui lui laisse un maximum de liberté de mouvements en laisse, comme en balade.
Le premier point important dans le choix d’un harnais, c’est de laisser le mouvement des pattes avants LIBRE !
Si l’on s’en réfère à l’anatomie du chien : l’omoplate (scapula) et l’humérus forment l’articulation de l’épaule. Nous retrouvons ensuite le radius et l’ulna qui vont former l’articulation Humero-radio-ulnaire, c'est-à-dire le coude. Ces articulations doivent rester libres et leurs mouvements ne doivent pas être entravés par les sangles du harnais.Schéma 1 : Scapula et humérus
Schéma 2 : humérus + radius et ulna
Les 2 fondamentaux sont donc les suivants :
• Des épaules libérées : le but étant de promouvoir des mouvements naturels, avec une amplitude maximale. En effet, si les épaules de votre chien sont « bloquées » par son harnais, ses mouvements seront contraints. En découlera une démarche non naturelle et des compensations musculo-squelettiques.
• Des coudes dégagés : il faut éviter que les sangles du thorax se retrouvent au niveau des coudes, cela peut créer de grosses irritations et un décollement du coude par rapport à la paroi thoracique, et de fait, une mauvaise posture avec usure précoce des articulations. Il faut donc privilégier un harnais dont la sangle thoracique se situe à 2 ou 3 doigts des pattes avant.
Les différents types de harnais
Harnais en T
Ils forment un T, sur l’épaule du chien, quand on les observe en penchant la tête. C’est le harnais norvégien, ceux qui sont « à la mode ». Leur bande transversale à l’avant occasionne souvent des douleurs chez les animaux, car elle empêche une totale liberté de mouvements. Ils sont donc fortement contre-indiqués : les épaules se retrouvent bloquées par la bande frontale. Et pour peu que celle-ci se retrouve positionnée un peu plus haut, comme le préconisent tout récemment les créateurs de ces marques : la trachée est alors écrasée juste au-dessus du sternum.
C’est le harnais pratique, facile à enfiler, mais pouvant causer des dégâts sur le long terme, quels que soient le gabarit ou la morphologie de votre animal. On pense souvent à tort que ces harnais n’ont que trop peu d’impact sur les chiens de petite taille, car on ne les sent pas tracter en laisse… sauf qu’à leur échelle, les conséquences sont bien plus importantes.
Photo : Harnais type norvégien (en T)
Harnais en H
Basiques, très fins et très légers, ils se composent juste de sangles et forment un H sur le dos du chien, il s’agit du type de harnais « classique », celui que tout le monde connaît. C’est un bon premier choix si vous n’êtes pas sûr de vous et de ce qui convient à votre animal. Cependant, ils sont exempts de zones de confort ou de rembourrages et de fait, absorbent moins les chocs. Ils sont donc à déconseiller pour les chiens qui tirent en laisse. Avec ce harnais, il faut faire également très attention à l’ajuster correctement et à choisir des matières confortables pour éviter les frottements derrière les coudes qui peuvent gêner et irriter votre animal.
Photo : Harnais en H
Photo : Harnais en H
Harnais en Y
Ils forment un Y sur le poitrail du chien. Totalement différents des modèles norvégiens (en T), ils permettent un dégagement au niveau des épaules, et offrent un meilleur confort pour le chien qu'un harnais en H, en particulier si ce dernier à tendance à tirer. Ils sont très confortables et offrent une bonne absorption des chocs. Attention toutefois à ce que la bande centrale ne soit pas trop large, car elle pourrait engendrer des frottements entre les pattes avants, si le chien est fin.
Les autres critères de sélection
Si l’on s’en réfère aux 2 paragraphes précédents, on comprend alors qu’il est préférable de s’orienter vers un harnais type H ou Y, afin de respecter l’anatomie et la liberté de mouvements de son animal, et de lui éviter tout risque de gênes, de blessures ou d’usures des articulations pouvant engendrer de l’arthrose précoce. D’autres critères sont également à prendre en compte pour le confort de votre animal, il faut donc appliquer certains principes pour correctement choisir votre harnais.
Pour cela :
• Le harnais doit reposer sur l’ossature de votre animal et non sur du tissu mou type muscle : sinon le tissu contraint ne se développera pas aussi bien que son homologue homolatéral et des blessures pourront être occasionnées en fonction de la localisation du point de contraintes (brûle, fibrose, tendinite…)
• Le harnais doit reposer sur le sternum (partie osseuse entre les muscles pectoraux) afin de créer le moins de contraintes possibles: la partie avant du harnais ne doit pas dépasser le mabrium sternal (pointe avant du sternum) pour ne pas contraindre la région de la gorge à l’image d’un collier. La partie ventrale du harnais, quant à elle, doit reposer sur le corps du sternum sans dépasser le processus xiphoïde (pointe finale du sternum).Schéma 3 : le harnais doit reposer sur la pointe avant du sternum
Schéma 4 : le harnais ne doit pas dépasser la point finale du sternum
• Le harnais doit reposer sur le garrot du chien, vertèbres thoraciques situées entre les scapulas, pour permettre une bonne mobilité de la nuque.
• La sangle ventrale (la partie du harnais qui s’attache autour de l’abdomen de votre animal) doit être située à deux, voire trois largeurs de doigt du coude pour éviter toute gène de ce dernier et donc de possibles blessures.
• Systèmes d’attache et points de réglage symétriques : ils vous permettent de régler de manière optimale l’accessoire à votre compagnon.
Il est fréquent de voir sur le marché des harnais avec un seul système d’attache sur la sangle thoracique. Il va de soi que la partie comprenant l’attache sera plus lourde que la partie opposée ; le harnais va ainsi tourner régulièrement, engendrant un déséquilibre pour votre animal et un inconfort pour vos balades, pour lui comme pour vous.
Car en effet, un harnais doit être correctement ajusté. Il ne doit être ni trop serré au risque de blesser, irriter, gêner votre compagnon ni trop grand car il risquerait de tourner et les points d’appuis ne seraient plus correctement répartis.
Enfin, il est préférable de ne pas opter pour des harnais lourds ou rigides afin d’assurer un confort supplémentaire à votre compagnon.
Conclusion
Il est important de respecter l’anatomie de votre animal ainsi que sa liberté de locomotion.
Que vous soyez plutôt collier ou harnais, l’important est de songer au bien-être de son animal. Si ce dernier est calme en promenade ou ne tire pas en laisse, il n’y a aucun mal à ce qu’il porte un collier. Mais le choix d’un harnais n’est pas à prendre à la légère ; il faut penser sur le long terme ; un mauvais choix peut avoir de lourdes conséquences pour votre chien. Autant que la promenade reste un moment agréable, pour vous comme pour lui !
Un grand merci à Charlotte Coupé, Ostéopathe Animalière intervenant sur Paris et ses alentours, pour sa participation dans l’écriture de cet article.
Mail : ccoupe.osteo@gmail.com, Instagram : @ccoupe_osteopathe_animalier, Facebook : https://www.facebook.com/Ccoupe.osteo/
merci pour ce super message explicatif! Snoopy_le_teckel adore son harnais Dog Coppenhagen et son Haqihana depuis sa hernie il ne met plus de collier sauf pour le coté joli et port de son adresse.